PARTAGER LA GLOIRE DE DIEU
« Maintenant, le Fils de l’Homme a été glorifié et Dieu a été glorifié en lui. Aussi Dieu va-t-il lui faire partager sa Gloire, et il le fera bientôt. »
Que signifie cette phrase énigmatique ? De quelle gloire Jésus parle-t-il ? Est-elle semblable à celle que recherchent les acteurs qui gravissent le fameux tapis rouge de Cannes ?
Certes, Jésus monte, lui aussi, mais dans une ascension qui le mène à la croix. Quelle est donc cette gloire qui se dévoile pleinement en cet homme pendu au poids du supplice, épousant la condition des suppliciés de tous les temps ? Nous en parlons trop souvent à la légère. Mesurons le scandale. Levons les yeux sur cet homme humilié, bafoué, rejeté en disant : « Tu es la gloire de Dieu ! »
Quand l’Ancien Testament parle de la gloire de Dieu, c’est pour signifier sa présence auprès de son peuple, sa proximité. Présence réelle et pourtant voilée, à l’image de la nuée qui accompagne le peuple au désert.
Aussi, quand Jésus parle de sa glorification, il signifie que Dieu est réellement présent en lui qui donne sa vie sur la croix. Son visage nous révèle le vrai visage du Père. Ils ne font qu’un.
L’heure de Jésus, sa « gloire », est donc la pleine manifestation du Père. De même que Dieu dans les temps anciens s’était révélé à Moïse dans le buisson ardent comme celui qui fait exister, celui qui donne la Vie, « JE SUIS ».
Sur la croix, nous pouvons contempler l’amour vrai, celui qui se donne sans retour afin que nous vivions de sa vie. Un amour qui ne triche pas, ne ment pas. Un amour qui fait ce qu’il dit : « Ma vie personne ne la prend mais c’est moi qui la donne », « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». C’est l’amour qui unit de toute éternité le Fils au Père dans l’Esprit.
Le rêve de Dieu, et donc la mission de Jésus, est de nous rendre participants de son amour, de nous faire goûter à notre tour à la joie d’aimer. C’est l’Esprit Saint semé en nos cœurs qui nous en rend capables.
Voilà notre vocation : être participants de la gloire du Père. Comment ? En étant nous aussi miroir de l’amour afin que la foi en Dieu soit crédible, bonne nouvelle pour celui qui la découvre.
Frère Nicolas Morin
