BAPTÊME DU CHRIST
Aujourd’hui il nous faut faire un bond dans le temps, pour passer de la naissance de Jésus au commencement de sa mission…Trente ans d’humanité passés à Nazareth dans sa famille, dans son village et dans l’atelier de Joseph…
Et pourtant traditionnellement le baptême de jésus fait partie de la fête de Noël et de l’Épiphanie (cela est encore signifié dans les antiennes de l’office des heures et plus fortement encore dans la liturge orthodoxe). Noël manifestation aux bergers (les pauvres d’Israël) ; Epiphanie manifestation aux mages (représentant les païens du monde entier ; Cana : Premier signe de Jésus : manifestation de la joie de l’Alliance Nouvelle au-delà du visible et accueillir le mystère dans la foi. ..
Le baptême de Jésus c’est comme une scène inaugurale qui nous permet d’entrer dans le mystère de Jésus. Comme une icône : il nous faut regarder et écouter pour voir au-delà du visible et accueillir dans la foi.
Etonnamment Jésus se glisse dans la foule des hommes, des pécheurs pour recevoir le baptême de Jean. Jésus épouse vraiment l’humanité dans sa fragilité avec humilité… Et c’est dans cette humble démarche que Dieu va révéler la profondeur de sa personne et de sa mission.
Alors regardons : Le ciel s’ouvre. Avec Jésus le lien est renoué entre le ciel et la terre, selon la longue attente de la première Alliance. Isaïe a cette belle prière : « Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais » (Is 63, 19). La mission de Jésus sera de réconcilier le ciel et la terre, Dieu et l’Homme.
« L’Esprit Saint descendit sur Jésus sous une apparence corporelle, comme une colombe. »
La colombe nous fait penser au récit de la création : « Le souffle de Dieu planait sur les eaux et un commentaire rabbinique dit : « L’Esprit de Dieu planait sur les eaux comme une colombe qui plane au-dessus de ses petits, mais ne les touche pas »
La colombe évoque aussi l’Alliance de notre Dieu et l’humanité, renouée après le déluge (souvenons-nous de la colombe qui revient dans l’arche avec un brin d’olivier signe de la vie revenue.)
La colombe évoque encore l’amour de Dieu pour son peuple dans le poème nuptial qu’est le cantique des cantiques : « Ma colombe au creux du rocher…ma sœur, ma compagne, ma colombe ma parfaite. »
La présence de la colombe annonce une Alliance nouvelle, une ère nouvelle…
Alors écoutons :
« Du ciel une voix se fit entendre : C’est toi mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré. » Depuis longtemps il n’y avait plus de prophète mais on croyait que Dieu pouvait s’exprimer et on disait : « sa voix gémit comme une colombe ». Ici c’est la citation du psaume 2 qu’on chantait dans le temple pour le sacre du roi.
Jésus est désigné par la voix qui vient du ciel comme le Fils bien-aimé de Dieu chargé de conduire le peuple . Un roi humble et serviteur d’après le prophète Isaïe.
Nous sommes invités à voir et à écouter la révélation du mystère du Christ. Mais il nous faudra du temps pour accueillir le mystère de la Personne de Jésus comme une Bonne Nouvelle… Il nous faudra marcher à sa suite et le regarder et l’écouter pour comprendre dans la rencontre avec lui comment sa vie au cœur de notre humanité, sa mort et sa résurrection sont la Bonne Nouvelle tant attendue .
L’Esprit Saint, encore Lui, descendra sur les Apôtres et sur ceux qui deviendront croyants, pour constituer le peuple de Dieu dans la Nouvelle Alliance. A la Pentecôte, l’Esprit Saint planera comme une colombe pour une création nouvelle.
Demandons la grâce de marcher à la suite du Christ et de continuer à nous ouvrir à son Esprit qui nous murmure : « Ayez confiance, vous êtes mes enfants bien-aimés »
Frère José Kohler
